lundi 6 septembre 2010

Le Marchand d'éponges, d'Edmond Baudoin et Fred Vargas (2010)

Après Les Quatre Fleuves en 2000, Edmond Baudoin illustre un second texte de Fred Vargas. Encore une fois, Baudoin n'est pas forcément là où on l'attend : Je n'avais guère imaginé le voir publier le premier album de bande dessinée inédit chez Librio, un éditeur plutôt spécialisé dans la publication d'œuvres littéraires ou d'essais en format de poche...

Les Quatre Fleuves avait constitué une expérience exceptionnellement réussie d'adaptation littéraire. Le texte de Fred Vargas était un bon polar contemporain ; le dessin de Baudoin était magistral (comme d'habitude) ; mais, surtout serais-je tenté de dire, le dessinateur avait imaginé de nouvelles formes, à mi-chemin du récit illustré et de la bande dessinée ,pour mettre en scène un récit comptant de nombreuses scènes de dialogues sans en gréver la fluidité.

Le Marchand d'éponges, s'il n'est pas toujours à la hauteur de cet illustre prédécesseur, demeure un très bon album. Certes, 50 pages en format de poche sont un peu courtes pour développer une intrigue policière et la qualité de l'impression ne rend pas justice aux riches nuances du noir et blanc de Baudoin.

Le dessinateur continue à creuser le sillon d'un expressionnisme qui lui est tout personnel. La scène du crime (image ci-dessous), par exemple est d'une force rare.

Cet album nous permet également d'apprécier le dessin de Baudoin dans un contexte urbain, ce qui n'est pas si fréquent. Il parvient, souvent avec beaucoup de réussite, à transcrire les ambiances, les lumières, mais aussi les bruits, voire les odeurs de la ville. Personnellement, dans le case ci-dessous, je parviens presque à entendre le démarrage en trombe de la voiture dans la ville endormie...

Bref, la rentrée bande dessinée commence bien !

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