mardi 27 septembre 2011

Quelques réflexions sur Claude Debussy (1862-1918)

Je me replonge actuellement dans l’œuvre de Claude Debussy, à la fois directement, en écoutant sa musique, et indirectement, en lisant divers écrits de lui (des extraits de sa correspondance) ou à lui consacrés (notamment, Claude Debussy, la musique et le mouvant de Jean-François Gautier).

Je me suis fait quelques réflexions que je souhaitais partager ici.

En premier lieu, c'est un musicien toujours en mouvement. Jamais il ne répétait deux fois la même formule. Pelléas et Mélisande l’a rendu célèbre mais il s’est consciemment empressé, après cette œuvre, d’aller déchiffrer de nouvelles voies, refusant de se reposer sur ces lauriers pourtant durement acquis (près de 10 ans de composition…).

Je suis frappé par la quantité d’œuvres inachevées que Debussy : est-ce une conséquence du point précédent, de son souhait d’explorer sans cesse de nouveaux horizons, une marque de son perfectionnisme ? Toujours est-il qu’il a laissé en cours de composition des partitions très diverses, entre autres de nombreux projets d’adaptations littéraires (Edgar Allan Poe, William Shakespeare, etc.). La lecture de ses lettres laisse ainsi songeur et je me suis pris d’une fois à rêver de ce qu’il aurait pu faire de La Chute de la maison Usher ou de Comme il vous plaira...

Malgré son importance capitale dans l’histoire musicale, Debussy semble être un compositeur réellement isolé. Il revendique peu d’influences directes, si ce n’est d’anciens compositeurs un peu oubliés, Palestrina (1525-1594) au premier chef. Certes l’influence de Richard Wagner fut déterminante, que ce soit en positif, par ce qu’il en a retiré, ou en négatif, par ce qu’il en a explicitement rejeté. Dans l’ensemble toutefois, Debussy semble s’être tenu relativement à l’écart des nombreuses écoles qui agitaient le monde de la musique de son temps. De même, a-t-il vraiment connu des disciples ? On a pu parler de ‘debussysme’ ; mais, au-delà de l’effet de mode, ce terme a-t-il vraiment regroupé des successeurs du Maître ?

Plus généralement, l’importance de Debussy, son apport dans la musique occidentale ont longtemps eu beaucoup de mal à être appréhendés par les théoriciens de la musique. Pendant des décennies, et encore jusqu’à nos jours pour certains, l’histoire (avec un grand H) de la musique occidentale entre le XVIIe et le milieu du XXe siècle n’est qu’une progressive émancipation de la tonalité : est considéré comme novateur tout compositeur qui se rapproche plus de l’atonalité, puis du sérialisme, que ses prédécesseurs. Debussy n’entre que bien imparfaitement dans une telle lecture unidimensionnelle. Il a d’ailleurs fallu attendre la deuxième moitié du XXe siècle pour que les théoriciens perçoivent pleinement toute la richesse harmonique de ces œuvres. Debussy échappe par là à la lecture dominante, et très réductrice, de la l’évolution musicale, qui veut que toute progression rapproche des œuvres d’Anton Webern, perçues comme un aboutissement.

Bref, plus je découvre Debussy, plus je trouve son œuvre riche, unique et inclassable. Un plaisir toujours renouvelé...

jeudi 22 septembre 2011

Michel Serres et Astérix : Le ciel est-il tombé sur la tête du philosophe ?

Cela fait déjà un énorme "buzz" sur Internet ; après hésitation, je ne peux m'empêcher de réagir à mon tour à l'intervention récente de Michel Serres sur Astérix. Le philosophe a en effet parlé sur France Info de la bande dessinée de René Goscinny et Albert Uderzo le dimanche 18 septembre.

Il critique trois points : 1) « Tous les problèmes se résolvent à coups de poings » ; 2) il assimile la potion magique à de la drogue et à des produits dopants et en conclut donc que « les albums d'Astérix font l'éloge de la drogue » ; 3) le sort peu enviable réservé au barde Assurancetourix révèle pour lui un « mépris forcené de la culture ».

Bon. On peut passer sur le fait que ces critiques ne sont ni originales, ni récentes (je crois me souvenir que la série avait déjà essuyé ce type de commentaires du vivant de Goscinny). Passons également sur le fait que Michel Serres rejoint ainsi des cohortes de soi-disant pédagogues qui ont cherché à montrer le côté anti-éducatif de la bande dessinée (justifiant ainsi des décennies de censure le plus souvent aveugle et stupide).

Je vais rapidement essayer de reprendre les trois points évoqués par Michel Serres : 1) On ne peut nier l'importance de la force brutale dans les albums d'Astérix. Mais celle-ci ne suffit jamais. En effet l'intrigue de la quasi-totalité des albums part du principe que jamais les Romains ne pourront vaincre les Gaulois par la force ; dans chaque histoire, ceux-là mettent donc en œuvre des moyens autres de réduire la résistance de ceux-ci : il peut s'agir de la prise d'un otage (Astérix Légionnaire ou Astérix Gladiateur), de l'appât du gain (Obélix et Compagnie), de l'attrait du pouvoir (Le Cadeau de César), de la zizanie (dans l'album éponyme). Tout l'enjeu pour nos héros est donc de surmonter ces crises en faisant appel à leur courage, leur intelligence ou, surtout, leur amitié. 2) La potion magique comme métaphore de la drogue ? C'est un peu facile mais pourquoi pas. Cela pourrait être le symbole de bien d'autres choses : la volonté de résister, l'esprit d'équipe, etc. On peut noter que dans Astérix chez les Bretons, boire du thé, et non de la potion magique, suffit pour donner la force de vaincre les Romains. Et si parfois le courage, la foi dans sa cause et la cohésion suffisaient ? 3) La culture n'est en effet pas à l'honneur dans Astérix : les villageois préfèrent boire, rire, manger et se battre plutôt que d'écouter le barde. J'ai tendance à considérer qu'Assurancetourix a un rôle comique très similaire à celui de la Castafiore chez Tintin. Je ne sais pas si Michel Serres, tintinophile fervent a critiqué de la même façon dans l'œuvre d'Hergé un « mépris forcené de la culture » en évoquant la cantatrice.

Ces trois critiques sont donc un peu datées et très discutables. On aura compris qu'elles ne me convainquent pas mais si Michel Serres veut créer un buzz avec des attaques comme celles-ci, c'est son droit. Cela ne m'intéresse pas outre mesure mais cela ne me gène guère.

Ce qui me choque en revanche profondément, c'est le dérapage avec lequel Michel Serres conclut sa chronique ; il termine en effet en affirmant que les traits qu'il a relevés, « c'est l'éloge du fascisme et du nazisme ». Je ne m'appesantirai pas aujourd'hui sur le fascisme, aux contours idéologiques flous (il est suffisamment peu défini pour être resservi à toutes les sauces). Mais je voudrai rappeler à Michel Serres que le nazisme est une idéologie qui s'appuyait sur la pureté du sang allemand, sur la suprématie du peuple germanique et sur l'extermination des Juifs. Rappelons-lui également que le nazisme a mis en pratique ces principes au-delà de tout ce qui peut se concevoir, notamment par le biais de la « solution finale ». Évoquer ainsi le nazisme pour qualifier l'oeuvre d'Albert Uderzo, immigré italien, et de René Goscinny, juif, qui insistaient d'abord et avant tout sur la force de l'amitié, est tout bonnement scandaleux. Il est malheureusement trop courant que des esprits, pourtant réputés éclairés comme Michel Serres, tombent ainsi dans des délires verbaux dignes (ou plutôt indignes) des pires dérapages trollesques de forums Internet incontrôlés. Parler de nazisme en commentant l'oeuvre ou les actes d'une ou plusieurs personnes est une accusation d'une extrême gravité et qui, en principe, ne devrait être faite qu'avec la plus radicale prudence.

lundi 19 septembre 2011

Bande dessinée et création artistique (l'érosion progressive des frontières encore...)

J’ai lu, dans je ne sais plus quel ouvrage de Renaud Camus, une remarque générale sur la bande dessinée que je trouve, à la réflexion et malgré son caractère très général justement, fort pertinente : il reprochait à ce médium de se tenir à l’écart des réflexions nombreuses riches et nombreuses secouant le monde de l’art depuis plus d’un siècle (de mémoire, je crois qu’il conservait néanmoins un faible pour Tintin, sans doute en partie par nostalgie, et qu’il avait apprécié quelques oeuvres plus récentes, notamment le Journal de Fabrice Neaud).

Il est facile d’ignorer dédaigneusement ce type de points de vue sans réelle nuance, très globalisants, exprimés par quelqu’un qui connaît très peu la création contemporaine de bande dessinée (et qui ne prétend d'ailleurs pas la connaître outre mesure). Un tel jugement est forcément extrêmement réducteur et laisse de côté bien des richesses de la bande dessinée actuelle.

Il faut bien avouer cependant que la plupart des auteurs de bande dessinée semblent effectivement avoir pour modèles artistiques les romans de Balzac ou de Dumas (voire de Zola pour les plus politiques) du point de vue narratif et les peintures de Meissonier et de ses épigones pompiers sur le plan graphique (au moins pour les dessinateurs réalistes). Ils semblent ignorer très majoritairement les grandes interrogations qui ont parcouru le monde de l’art depuis la fin du XIXe siècle ; très peu paraissent avoir confronté leurs pratiques esthétiques à la remise en cause de la perspective ou des couleurs réalistes avec Cézanne, les Fauves ou les Cubistes, ou au questionnement plus radical touchant la peinture traditionnelle tout au long du XXe ; de même, bien peu de scénaristes semblent avoir pris conscience de la remise en cause de la notion traditionnelle de personnages et de récits des nouveaux romanciers, par exemple. La liste de sujets ainsi ignorés – au moins apparemment - dans leur pratique par les auteurs de bande dessinée pourrait être longue, je laisse d’autres personnes plus motivées et plus qualifiées que moi la dresser.

Certes, et bien heureusement, on peut citer quelques exceptions : au début du siècle dernier Lyonel Feiniger introduisait dans ses planches certaines innovations formelles des peintres avant-gardistes (avant de renoncer à la bande dessinée pour ne plus se consacrer qu'à la peinture...), Benoît Peeters connaît bien le Nouveau Roman, ce qui se voit – un peu – dans certaines de ses Cités obscures ; Edmond Baudoin, largement autodidacte en termes de bande dessinée, ne cesse d’interroger sa pratique à la lumière des œuvres et des théories de Pasolini, des peintres chinois et a même publié un livre dans lequel il confrontait sa pratique de la peinture et du dessin à l’œuvre et à la vie de Picasso (Picasso, l'oeil et le mot). Les éditions FRMK ont également publié des auteurs qui frottaient la bande dessinée aux pratiques artistiques contemporaines. On pourrait certainement citer de nombreuses autres exceptions intéressantes. Mais j’ai bien peur qu’il faille continuer à les considérer comme des exceptions.


Si l’intérêt du monde de la bande dessinée pour celui de l’art contemporain est relativement faible et la méconnaissance de celui-ci par celui-là est grande, il faut bien admettre que c’est largement réciproque (malgré de légers, et récents, progrès). Certes, depuis plusieurs décennies, la bande dessinée a fait son apparition dans les expositions et les salles de vente, mais sous quelles formes ? En première approche, je dénombrerai trois approches. Il peut s’agir d’articles de collection, plus marquants par leur rareté et leur importance historique (comme le montrent les records affichés par le numéro d’Action Comics avec la première apparition de Superman ou par l’édition originale de Tintin au pays des Soviets). Le Pop art a largement utilisé la bande dessinée comme source d’inspiration, mais il s’agit d’extraire des images sans intérêt esthétique particulier d’une sous-culture bon marché : Andy Warhol peignait des boîtes de soupe Campbell, Roy Lichenstein des comics, la considération esthétique pour les unes et les autres était probablement quasiment la même. Plus récemment, des auteurs ont pu vendre des planches ou des dessins à des prix plus qu’honorables, Enki Bilal en tête. Mais les achateurs sont alors plutôt des amateurs de dessin que rassure l’aspect farouchement réaliste et figuratif de ces illustrations ; et les œuvres les plus prisées sont généralement assez proches des canons de l’art pompier que je citais plus haut ; non seulement elles laissent de côté l’aspect proprement séquentiel de la bande dessinée au profit de son seul aspect pictural et ésthétique mais elles sont en outre assez loin, à mon avis, de ce qui se fait de plus intéressant actuellement, que ce soit dans le monde de l’art ou dans celui de la bande dessinée…


Il y aurait bien évidemment beaucoup d’autres choses passionnaNtes à écrire sur les rapports compliqué entre monde artistique et dans dessinée, de la passion tardive d’Hergé pour l’art contemporain à l’exposition Quintet qui regroupait en 2009 cinq auteurs de bande dessinée ayant pratiqué d’autres formes d’art, Francis Masse, Joost Swarte, Chris Ware, Stéphane Blanquet et Gilbert Shelton, en passant par les réflexions de Fabrice Neaud sur la création artistique contemporaine, notamment dans le quatrième volume de son Journal... Cela n'empêche pas que, malgré d'énormes avancées depuis des années, ces deux mondes sont encore fort éloignés l'un de l'autre, alors qu'un rapprochement serait probablement source d'enrichissement mutuel...

jeudi 15 septembre 2011

Sundays with Walt and Skeezix, de Frank King (1921-1934)

Il paraît parfois, surtout aux États-Unis peut-être, des bandes dessinées qui ressemblent à des paris un peu fous. Sundays with Walt and Skeezix en est une. Il s'agit d'une compilation des meilleures planches dominicales de Gasoline Alley entre 1921 et 1934. Ce recueil a plusieurs partcularités formelles marquantes : il reproduit les planches au format original, c'est-à-dire en A2 (soit quatre fois la taille d'un album de bande dessinée traditionnelle !). En outre, le design est signé par Chris Ware, ce qui est toujours signe de qualité et de méticulosité (parfois un peu folle) : sont ainsi joints à l'album quelques produits dérivés d'époque, notamment des silhouettes à découper de certains personnages de la série (Chris Ware avait déjà montré dans son Acme Novelty Librarry qu'il appréciait ce type de jeu à découper) ; et l'intérieur de la jaquette de l'album reproduit quelques épisodes supplémentaires (c'est bien la première fois que je vois quelqu'un mettre ainsi à profit l' intérieur d'une jaquette).

Au-delà de la forme, exceptionnelle donc à plus d'un titre, que vaut le contenu, me demanderez-vous ?

Nous retrouvons dans cette compilation ce qui fait l'immense charme de cette série relatant la vie de Walt et de son fils adoptif, Skeezix : Les personnages vieillissaient en temps réel, les années passaient pour eux à la même vitesse que pour leurs lecteurs. Les pages ou les strips sont rarement désopilants ; l'humour est plus subtil et le charme vient plutôt de la grande tendresse de Frank King pour ses personnages. Ceux-ci prennent peu à peu vie sous nos yeux, nous partageons avec joie et une grande empathie les épisodes anodins de leur vie quotidien.


La publication des pages dominicales permet en outre de prendre conscience de deux qualités majeures de Frank King beaucoup moins visibles dans ses strips quotidiens (dont l'intégrale est actuellement en cours de publication dans des recueils séparés) : c'était un remarquable coloriste et ses compsitions de page sont magnifiques. Chaque page est ainsi un régal pour les yeux. Certaines des plus belles pages sont les - justement - célèbres pages automnales : chaque année Walt et Skeezix faisait une promenade à la campagne en automne ; c'était l'occasion de s'émerveiller sur les beautés de la nature et de discourir sur tout et rien, notamment sur le temps qui passait. Les autres pages, notamment les nombreux épisodes oniriques, probablement influencés par Little Nemo, ne sont pas en reste : Tous les épisodes nous apportent leur lot de beauté, d'humanité et de tendresse...

vendredi 9 septembre 2011

Picasso, l'oeil et le mot (2000) et quelques autres ouvrages d'Edmond Baudoin

Je viens d'acheter trois livres dont Edmond Baudoin est l'auteur ou le co-auteur : Picasso, l'oeil et le mot (2000), Jack London (2006) et Deux ou trois choses qui me sont inconnues (2009), trois ouvrages dans lesquels Baudoin expérimente autre chose que de la bande dessinée (nous sommes encore dans « l'érosion progressive des frontières » chère, notamment, à Jean-Christophe Menu).


Deux ou trois choses qui me sont inconnues regroupe une vingtaine de peintures exposées en 2009, tournant autour du corps féminin. Cet ouvrage n'est pas le plus original des trois, dans la mesure où Baudoin n'est pas le premier auteur de bande dessinée à publier un recueil de peintures. J'ai bien entendu trouvé les peintures très belles mais je dois avouer avoir été un peu déçu du manque de variété dans les sujets peints.


Jack London est une biographie de cet écrivain écrit par sa femme, Charmian London. Baudoin poursuit ici le travail d'illustration qu'il avait déjà entrepris sur des textes de Jean Genêt, J.M.G. Le Clézio, Tahar Ben Jelloum et quelques autres. Les dessins sont magnifiques et reprennent de nombreux thèmes chers à Baudoin : le besoin d'évasion, la tête "éclatée" (comme dans Le Voyage entre autres), les grands espaces, etc. L'aspect original de l'ouvrage réside dans le fait que le dessinateur n'est ici que le co-illustrateur du livre ; des photographies d'Espérance Racioppi viennent apporter un contrepoint aux dessins de Baudoin, ceux-ci étant parfois executés directement sur les photographies. Trois auteurs, une écrivain, un dessinateur et une photographe enrichissent ainsi mutuellement leurs propos afin de mieux cerner la vie et la personnalité d'une quatrième personne, écrivain, Jack London.


Des trois ouvrages, celui que j'ai indubitablement trouvé le plus riche et le plus innovant est Picasso, l'oeil et le mot. Le projet de cet ouvrage est extrêmement ambitieux, voire carrément fou : il s'agit d'évoquer Picasso en montrant quelques photos le représentant, en les légandant avec des phrases de lui et en enchâssant le tout dans des peintures de Baudoin. Aucune oeuvre du célèbre peintre n'apparaît donc directement dans cet ouvrage. Et Baudoin se voit assigner la lourde tâche d'évoquer Picasso avec ses propres illustrations, rebondissant sur certaines photographies ou certaines oeuvres célèbres du grand peintre. Se confronter ainsi à l'une des oeuvres majeures du XXe est un défi redoutable. Et Baudoin le rélève avec un brio que je n'osais même pas imaginer. Son dialogue avec les photographies représentant Picasso, certaines phrases marquantes de celui-ci et les oeuvres, non représentées dans cet ouvrage, du peintre est d'une très grande richesse. Bien entendu Baudoin aborde préférentiellement des thèmes qui lui sont chers, notamment sur la spontanéïté de Picasso et ses aspects enfantin, sur les tentatives de capturer la vie dans l'oeuvre, etc. Cet ouvrage est une des plus riches et des plus belles réflexions sur la création que j'ai lues depuis des années.

vendredi 2 septembre 2011

L'Apocalypse, nouvelle structure éditoriale de Jean-Christophe Menu

Les temps changent à l'Association... Jean-Christophe Menu n'aimait pas du tout les codes-barres. Après avoir résisté pendant des années, il avait finalement accepté que les livres de l'Association soient munis d'un code-barre ; mais celui-ci était imprimé sur un autocollant facilement détachable (agrémenté d'un texte que je trouvais assez drôle). Cela avait un air de combat anachronique et donquichottesque mais cela m'amusait. C'est fini : en lisant Viva la vida, j'ai découvert un code-barre imprimé en quatrième de couverture. Cela n'est pas très important en soi mais ce n'est qu'un des premiers changements depuis le départ de Jean-Christophe Menu.

Si j'en crois un message récent de celui-ci, les autres modifications apportées par le nouveau bureau de cette structure éditoriale me gênent davantage puisqu'il s'agit du report ou de l'annulation de la publication d'albums déjà prévus.

Ce message apporte toutefois une nouvelle réjouissante : jean-Christophe Menu y annonce officiellement la création de sa nouvelle structure éditoriale, qui s'appellera l'Apocalypse (il n'abandonne son goût de la provocation...). Il sera associé dans cette aventure à Étienne Robial (oui, celui du Futuropolis originel, une sacrée "dream team") et ne se contentera pas de publier des bandes dessinées mais élargira son champ d'investigation. Bref, une bien bonne nouvelle. J'ai hâte de découvrir ses premières publications. Longue vie à l'Apocalypse !